Selon Rolf Banz, le père de la théorie du «small size effect», la gestion passive n’existe pas au niveau de l’allocation d’actifs, car elle résulte toujours d’une décision active.
Le Temps: Il semble que les investisseurs institutionnels se tournent de plus en plus vers la gestion passive. Comment expliquez-vous ce phénomène?
Rolf Banz: Certains gérants de fonds sont responsables de ce développement, car pendant longtemps ils ont prétendu faire de la gestion active, alors que ce n’était pas le cas, en s’écartant peu des indices sous-jacents. Comme on les appelle dans le jargon, il s’agit de closet-indexers. C’était trop cher pour la valeur ajoutée qu’ils dégageaient.
Par ailleurs, tout le monde apprécie la gestion active quand cela marche, avec un tracking error (écart de performance par rapport à son indice de référence) élevé. Jusqu’au moment où ce tracking error se traduit en une sous-performance, même temporaire. Or les caisses de pension, particulièrement en Suisse, s’intéressent énormément à la performance sur une année de calendrier et supportent donc mal ce risque.