L’initiative Minder ne rendra pas seulement le vote sur les salaires des dirigeants contraignant cette année. L’ordonnance d’application du texte aura aussi d’importantes implications pour les investisseurs institutionnels, les caisses de pension, d’abord, mais aussi les gérants d’actifs par effet de ricochet. Parmi ces derniers, un tiers proposent déjà d’emblée à leurs clients d’exercer les droits de vote se rapportant aux titres détenus dans leur fonds, alors que près de la moitié accorde cette possibilité à leurs clients s’ils en font la demande.
Un sondage réalisé l’automne dernier par la société de conseil Swiss Proxy Advisor (Swipra) a fait le point sur la question juste avant l’entrée en vigueur de l’ordonnance contre les rémunérations abusives dans les sociétés anonymes cotées en bourse (ORAb). Selon l’enquête publiée en novembre 2014, 62,9% des institutions de prévoyance indiquaient exercer les droits de vote liés à leurs positions en actions, avant même l’entrée en vigueur de l’ORAb. A l’inverse, 31,4% des sondés ne s’en soucient pas.
Après l’entrée en vigueur de l’ordonnance, 72% des caisses de pension interrogées voulaient exercer ces droits de vote, contre 14% qui ne le feront pas. L’article 22 de l’ORAb oblige les institutions de prévoyance à exercer, lors de l’assemblée générale, les droits de vote liés aux actions qu’elles détiennent lorsqu’il s’agit de propositions liées à un certain nombre de points, comme l’élection des membres du conseil d’administration et la rémunération.