Depuis la parution de la dernière newsletter, quatre assemblées générales d’associations de prévoyance professionnelle ont eu lieu : celles d’inter-pension, de l’ASIP, de l’IZS et du Forum de la prévoyance. Les trois dernières ont toutes attiré un public nombreux et donné lieu à des discussions animées dans une ambiance détendue et conviviale. C’est en tout cas ce que j’ai constaté en tant que participant, et selon les comptes rendus officiels, il en a été de même chez inter-pension. Les directeurs généraux, les directeurs et les membres des conseils d’administration n’ont pas eu à passer des nuits blanches : toutes les motions ont été acceptées sans discussion, aucune abstention n’a été enregistrée, sans parler des votes négatifs. Des conditions dignes de l’Union soviétique, comme cela a été remarqué à l’ASIP.

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Cela ne signifie pas pour autant que l’ennui régnait. Le monde est trop agité pour que le secteur de la prévoyance ne soit pas également touché. Et il existe des divergences considérables sur la question de l’avenir de la LPP. Avec son « modèle d’adaptation » développé par c-alm, Innovation 2e pilier est la seule association à avoir une proposition proactive à présenter. L’ASIP et inter-pension se sont clairement prononcées contre. Et comme l’ont annoncé les membres de l’association après leur rencontre avec la conseillère fédérale Baume-Schneider, la Confédération n’a actuellement aucune intention de se saisir de cette question.

Reto Leibundgut a présenté une nouvelle fois son modèle à l’IZS. Ruth Humbel l’a jugé bon et l’a qualifié d’excellente base pour une réforme de la LPP 2031, à condition qu’il soit assorti d’une garantie de prestations pour les derniers assurés. Ceci suppose toutefois un deuxième calcul fictif. L’ASIP et inter-pension rêvent quant à eux d’une modernisation complète de la LPP, dont le sort sera décidé dans les urnes en 20xx. Pour l’instant, le sujet est laissé à la gauche.

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À l’ASIP, le directeur Lukas Müller-Brunner a soumis cinq thèses sur le 2e pilier à la discussion, qui ont été reprises lors de la table ronde. Elles ont été largement approuvées. Seule la thèse selon laquelle la prévoyance professionnelle est une assurance sociale a suscité quelques murmures sceptiques. Comme l’ont montré des sondages non représentatifs, principalement auprès des personnes âgées présentes dans la salle, dont le rapporteur fait partie.

Le fait que Gabriela Medici, de l’USS, ait confirmé cette thèse avec force devrait peut-être donner à réfléchir à son auteur, notamment en raison de l’avertissement qu’elle a ajouté, selon lequel il n’est pas bon de souligner sans cesse que le grand avantage du 2e pilier réside dans le fait que l’avoir épargné est la propriété personnelle des assurés.
Mais, avec tout le respect que je vous dois, c’est précisément là que réside la particularité de la prévoyance professionnelle, qui la distingue de l’AVS avec son approche collectiviste. Pas un centime de subvention ou d’impôt ne va dans le 2e pilier et la redistribution n’est – en principe – pas prévue dans le système. En revanche, les caisses sont responsables de leur propre gestion et assument le risque de devoir financer des mesures d’assainissement. Le fait qu’il comporte des éléments de solidarité n’y change rien. L’assurance contre la grêle et l’assurance automobile en comportent également.

Le classement de la LPP comme assurance sociale renforce-t-il son statut ? Il menace plutôt le caractère unique de son orientation individuelle. Plus le système est social, plus la redistribution est importante. « Taxer les riches », tel est le slogan qui empoisonne de plus en plus la vie politique. Il convient de préserver la LPP de cette tendance pour son propre bien. Les initiatives en cours visant à garantir la compensation du renchérissement, les bonifications pour l’éducation et autres singularités similaires montrent clairement cette tendance et les dangers qu’elle comporte.

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À titre personnel, quelques remarques sur l’assemblée générale du Forum de la prévoyance. Même si les participants se souviendront surtout du déjeuner pris dans une ambiance presque familiale sur la terrasse du Bellevue, sous un soleil printanier radieux, le programme officiel a donné matière à réflexion et à discussion.

Diego Taboada, d’Avenir Suisse, a aimablement accepté de remplacer Jérôme Cosandey, initialement prévu comme conférencier invité, et a présenté les idées qu’ils ont développées ensemble pour un « système à 5 piliers » de prévoyance vieillesse, qui inclut notamment les soins de longue durée. Des problèmes énormes menacent ici, qui pourraient, sinon faire s’effondrer, du moins ébranler les 3 piliers existants.

Dans la partie officielle, l’auteur a exposé ses réflexions sur les conséquences du développement rapide de l’IA pour l’activité d’information du Forum de la prévoyance. Cela commence par le fait que les recherches Google affichent désormais, avant les résultats proprement dits, des explications détaillées générées par l’IA sur le sujet, appelées « AI Overviews ». Il devient de plus en plus inutile de cliquer sur les adresses indiquées, ce qui conduit à des « recherches sans clic » et désavantage les sites de contenu tels que le nôtre. À la suite de la révolution de l’IA, beaucoup de choses, voire tout, sont en pleine mutation, avec des conséquences encore difficiles à prévoir. Mais ce sera le sujet d’un prochain commentaire dans notre newsletter. Pour l’instant, place à l’été et aux vacances.

Peter Wirth, e-mail