imageDie Linke unterstellt dem Bund Schwarzmalerei bei den AHV-Zahlen. Nun wehrt sich der Chef des zuständigen Bundesamts, der frühere SP-Nationalrat Stéphane Rossini. Seine Zahlen zeigen: Es ist umgekehrt. Die Prognosen waren zu optimistisch. Fabian Schäfer berichtet in der NZZ über ein Interview mit Stéphane Rossini, in den Westschweizer Medien.

Vor allem wehrt sich Rossini gegen die Kritik seines ehemaligen Nationalratskollegen. Dessen Anklage wiegt schwer: Die Linke wirft dem Bund vor, er betreibe mit den AHV-Finanzen bewusst Schwarzmalerei, um eine Reform durchzudrücken. Maillard selber sprach von irreführenden, erlogenen Zahlen («chiffres mensongers»). Der Vorwurf geht direkt an Rossinis Amt, das die AHV-Prognosen erstellt.

Das lässt der Walliser nicht auf sich sitzen. Er sei überrascht über diese Vorwürfe, erklärt Rossini. Während der Diskussionen des Parlaments über die AHV-Reform sei diese Kritik nie geäussert worden. Er beteuert, das Amt erstelle die Finanzperspektiven ohne politische Agenda. Der gesamte Prozess sei stark strukturiert und formalisiert. «Das ist eine rigorose und systematische Arbeit, die nicht auf eine Abstimmung hin gebastelt wird.»

SNAGHTML919a3b8d

Im Interview führt Rossini u.a. aus:

Votre discours est pragmatique. Mais dans le camp du oui, on entend que, sans réforme, ce sera la catastrophe.
La pire situation est de figer l’AVS. Son histoire est faite d’évolutions multiples. Souvent, ce furent des améliorations des prestations, notamment durant les Trente Glorieuses. Dernièrement, la RFFA (ndlr: réforme de la fiscalité et financement de l’AVS) a permis de lui octroyer 2 milliards de recettes supplémentaires, avec une hausse des cotisations de 0,3 point. Il ne s’agit pas de faire du catastrophisme, mais d’appréhender au mieux la réalité avec les instruments à disposition. Or, sans révision, les exercices financiers seront déficitaires à moyen terme.

Pierre-Yves Maillard dit que vos chiffres sont «trompeurs» et que vous les avancez «par loyauté» envers le Conseil fédéral. Qui croire?
Je suis surpris de ces critiques, qui ne sont jamais apparues au cours du processus de révision au parlement. L’OFAS n’élabore pas les perspectives financières en fonction de l’agenda politique. La démarche est très structurée et formalisée. Des données démographiques et économiques soustendent nos projections et proviennent de différentes sources officielles de la Confédération. C’est un travail rigoureux et systématique, qui n’est pas bricolé en fonction d’une votation.

Peut-on résumer la situation ainsi: l’AVS est dans les chiffres noirs, mais sa santé dépend de facteurs imprévisibles?
Pour la période 2014-2019, on observe chaque année des déficits variant de 300 millions à 1,2 milliard de francs. Cette période montre parfaitement l’impact de l’évolution démographique sur l’équilibre financier de l’AVS. 2020 et 2021 sont des années particulières, qui ne pouvaient pas être anticipées, avec les recettes provenant de la RFFA et une excellente année boursière 2021.

On nous répète que ce sont les babyboomers et la hausse de l’espérance de vie qui nous mettent dans cette situation. Les problèmes seront-ils résolus dans trente ans?
Les phases de transition démographique ont toujours une fin. Si l’espérance de vie ne va pas croître indéfiniment, il faudra encore allouer des rentes aux babyboomers. On a réussi par le passé à compenser le vieillissement de la population par de la croissance et de la productivité, et des recettes supplémentaires. Si une certaine stabilité démographique intervient à l’horizon 2050, il reste à voir comment la société évoluera. Taux de natalité, migration, croissance ou productivité sont des indicateurs à suivre de près pour cerner au mieux les évolutions à moyen et long terme.

Il y a aussi une bataille de chiffres sur la part d’actifs par rentier, qui ne serait pas calculée correctement. Cet élément est-il assez pris en compte?
Évidemment. Cela fait partie des données fondamentales avec lesquelles on travaille. Par contre, focaliser la critique sur la situation en 1947, et considérer que le rapport actifs-inactifs était faux, ne nous aide guère. C’est aussi une manière de ne pas parler de la tendance générale. Ce qui nous intéresse pour pérenniser l’AVS, c’est 2050, pas 1947.

Êtes-vous convaincu de cette réforme ou est-ce le directeur de l’OFAS qui parle?
Cette réforme est un pas qui nous met dans une situation confortable jusqu’en 2035. C’est important, car ma plus grande crainte est d’entrer dans une spirale de déficits. Il y va aussi de la confiance de la population en nos institutions sociales.

  NZZ / Nebelspalter /   BSV Zuverlässige Finanzperspektiven