imageMartin Gubler, président de la direction de Zurich Invest, recommande aux institutions de placer environ 15% dans les placements alternatifs, sous forme de hedge funds, private equity, infrastructures et matières premières. Vita a placé 10% en hedge funds.

Zurich Vie Suisse a la particularité d’avoir sorti les activités de prévoyance professionnelle de son bilan pour les transférer à la fondation collective Vita, (plus de 17 000 entreprises affiliées et 8 milliards d’actifs sous gestion) afin que les assurés reçoivent la totalité des rendements générés par les placements. Sept de ces huit milliards sont gérés par la Zurich Fondation de placement par Zurich Invest SA, une filiale à 100% du Zurich Suisse gérant les actifs tiers (12 milliards) et placée sous la surveillance de la Finma. Son bénéfice n’est pas publié, il est intégré dans celui de Zurich Vie Suisse dont le résultat net s’élève à 254 millions de francs en 2010. Elle gère également la caisse de pension des collaborateurs suisses de Zurich, afin d’aligner leurs intérêts avec ceux des clients.

Le Temps: Quelle devrait être la part en alternatifs? Et laquelle est-elle dans la fondation collective Vita?
Gubler: Cela dépend de la structure de la caisse de pension. La Vita a actuellement 10% du portefeuille en hedge funds et son comité d’investissement a décidé d’investir 2 à 3% en private equity ainsi que 2-3% en infrastructures ces prochaines années.

Comment une caisse de pension peut-elle limiter les risques dans la sélection des gérants?
Une caisse de pension devrait tout d’abord définir son allocation, puis ensuite la part de gestion active et passive. La dernière ne constitue pas une panacée.

Par exemple dans les actions suisses, sous l’angle de la gestion de risques, une gestion passive me paraît défavorable, puisque 6 blue chips forment 60% de l’indice. Ou dans les obligations: la crise des Etats périphériques a pénalisé une gestion passive; ce sont les pays les plus endettés qui ont émis le plus d’emprunts.

Concrètement, quelle approche adoptez-vous?
En ce qui concerne Zurich Invest, nous avons décidé de travailler avec les meilleurs gérants, indépendamment de leur position géographique, selon des critères de sélection objectifs et un processus structuré. A titre d’exemple, un de nos gérants avait décidé de gérer notre mandat sur les actions japonaises à partir de Francfort et non plus de Tokyo. Nous nous y sommes opposés et avons lancé notre processus de sélection en 3 étapes. Les candidats répondant à notre appel d’offres sont départagés en évaluant notamment leur performance et leur expérience. Les 10 meilleurs sont soumis à une analyse approfondie, par la suite les trois meilleurs sont invités à Zurich pour faire face à un comité de sélection. Finalement nous nous sommes déplacés à Tokyo pour juger le management, l’équipe et les différents processus (dont la gestion de risque) chez les deux finalistes, ce qui nous a permis de choisir un excellent gérant. Chaque gérant est ensuite placé sous un contrôle pointu et régulier. Et s’il déçoit, il sera placé sous observation puis sera résilié si nécessaire.

 Le Temps