Le déni de réalité comme excuse d’un statu-quo délétère pour la caisse de pension de l’administration publique genevoise, la CIA, voire de l’égoïsme à court terme. Voilà l’explication du refus d’un plan de sauvetage élaboré par le conseil d’Etat. En effet, 54% des membres et des retraités s’y sont opposés par le biais d’un référendum lancé par le syndicat SSP-VPOD. Les conséquences de son jusqu’auboutisme ne vont pas tarder.

D’autant que les mesures urgentes de stabilisation du taux de couverture de la CIA – 59% en 2009 (20% de moins qu’en 1979), un des taux les plus bas des caisses de retraite publiques – ne sont qu’un apéritif. D’ici à 2050, la CIA devra en effet faire passer son taux de couverture à 80%, pour satisfaire aux exigences que les Chambres fédérales vont adopter en leur session de décembre 2010. Cet objectif se traduit en une recapitalisation de 2,1 milliards pour la CIA, un chiffre comparable au coût de la débâcle de la BCGe ! Cerise sur le gâteau, compte tenu du projet de fusion entre la CIA et la caisse de pension des établissements hospitaliers (CEH), la facture finale devrait exploser à 3,1 milliards.

C’est dire s’il est urgent d’agir. C’est dire s’il est irresponsable de faire comme si de rien n’était.

Tribune de Genève