Le CERN n’est pas seulement un centre de recherche en physique de niveau mondial. Sa caisse de pension, qui assure 3700 employés, vient d’obtenir deux récompenses pour le caractère innovateur de sa gestion. C’est un signe positif pour une caisse où les vérificateurs des comptes constatent que la «stabilité financière de l’institution n’est pas garantie» à cause de son taux de sous-couverture. Théodore Economou, 49 ans, directeur général depuis 2009, et ­ingénieur EPFL de formation, a commencé sa carrière chez Accenture à Zurich, puis auprès d’une multinationale (ITT). Durant la crise financière qui a fortement réduit le taux de couverture, le conseil d’administration l’a chargé d’un vaste effort de redressement. Il explique l’originalité de sa démarche.

Le Temps: Qui supporte le coût d’un assainissement de la caisse de pension du CERN en cas de besoin?
Théodore Economou: Le CERN est une organisation intergouvernementale dirigée par un conseil composé de deux représentants de chacun des 20 pays membres, qui se réunit au moins quatre fois par an. Le budget d’un peu plus d’un milliard de francs est financé par les 20 Etats membres, dont la Suisse, en fonction de leur PIB.

Le financement de la caisse est assuré par les contributions des employés et des employeurs (CERN et l’ESO à Munich). La situation de découvert que vous évoquez s’est produite en 2008. J’ai été appelé à cette époque pour y remédier, définir et mettre en œuvre un programme de restructuration à la suite du déficit.

Quelles sont les autres particularités de la caisse de pension d’une organisation internationale?
Le CERN est géré par son conseil et n’est pas soumis à la loi sur la prévoyance des pays hôtes, donc ni à la loi suisse ni à la loi française. Le conseil du CERN définit un cadre de gouvernance qui prévoit que la responsabilité incombe au conseil d’administration de la caisse de pension, une entité paritaire composée de 10 membres, dont 2 experts. Le conseil d’administration propose les statuts et règlements.

  Le Temps