«L’environnement des caisses de pension se dégrade», affirme Jean-Paul Steiner, directeur de Nestlé Capital Advisers, en charge du fonds de pension du numéro un mondial de l’industrie alimentaire. Mais attention, ce responsable, qui s’exprimait à Lausanne dans le cadre de conférences organisées par la banque Wegelin & Co, ne parle pas du problème des krachs boursiers à répétition, de la crise de l’euro ou des risques de défaut de paiement de la Grèce et autres pays surendettés.

Non, la détérioration provient avant tout «des régulateurs, pas seulement en Suisse, qui poussent systématiquement à une réduction du risque». Ce repli vers la sécurité, par ailleurs coûteux en termes administratifs, est bien sûr la conséquence directe des deux débâcles boursières traversées au cours de la décennie 2000-10. Mais il pose au moins deux grands problèmes. Primo, il induit «inévitablement des baisses de rendements, au détriment des cotisants», énumère Jean-Paul Steiner. Secundo, «inciter les fonds de pension à privilégier les obligations par rapport aux actions revient à prétériter la génération de capital» et donc, au final, «à peser sur la croissance économique globale».

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