image Le responsable du marché suisse du Groupe Swiss Life estime qu’en 2009, le taux minimal LPP devrait être de 0%. Il explique que les assureurs ne gagnent pas de parts de marché malgré l’abondance de caisses de pension en état de forte sous-couverture.

Le Temps: Est-ce que vous profitez de la sous-couverture des caisses de pension autonomes pour gagner de nouveaux mandats?

Ivo Furrer: Non, pas vraiment. La sous-couverture oblige les entreprises qui aimeraient changer de système à procéder à un versement complémentaire. Ce n’est pas à nous de financer ce transfert. En principe, il appartient à l’employeur d’assurer ce versement. Vu le coût de l’opération, l’entreprise décide de ne pas changer. Un degré de sous-couverture protège donc les caisses autonomes et les fondations collectives face à d’éventuelles aspirations à changer d’institution de prévoyance.

La discussion a déjà débuté sur un éventuel changement du taux d’intérêt minimal LPP. Selon votre scénario, à quel niveau sera porté ce taux?

Vous posez la question à une personne incapable d’influencer le taux minimal. Il m’est impossible d’estimer la direction et l’étendue d’une éventuelle modification au sein des instances politiques. Du point de vue d’un assureur, le taux actuel de 2% est inatteignable. Le Conseil fédéral obtiendra les renseignements utiles de son entourage avant de prendre sa décision.

Sous l’angle économique, où devrait se situer le taux minimum?

Non seulement sous l’angle économique, mais aussi selon d’autres éléments et faits objectifs, certaines années et notamment en 2009, il devrait être de 0%. Un tel taux se comparerait à une rémunération de 0% de l’avoir de vieillesse pour une caisse de pension autonome.

L’inflation est négative comme la performance boursière, mais les taux obligataires à 10 ans sont à 2,2%. Quel est votre argument pour descendre à zéro?

Si nous arrivons au point où le raisonnement économique indique un niveau de 0% ou peut-être 0,5%, alors ne serions-nous pas plus avisés de choisir une formule qui éviterait les sempiternels débats? Pourquoi ne pas employer la formule 7-7-70, c’est-à-dire un taux égal à 70% de la moyenne annuelle glissante sur 7 ans des obligations de la Confédération à 7 ans. Nous pourrions ajouter à ce résultat une marge qui servirait de réserve. L’autre avantage serait d’établir un taux ex ante au lieu de choisir comme aujourd’hui un taux ex post, c’est-à-dire après que le marché a évolué. Cette formule de 7-7-70 est actuellement discutée au sein de la commission LPP du parlement.

Le Temps