imageLa crise financière frappe les caisses de pension. Yves Rossier, directeur de l’Office fédéral des assurances sociales, estime qu’il faut revoir le mode de financement du système.

La dégradation rapide de l’environnement financier est-elle inquiétante pour la santé du 2e pilier?
C’est évidement inquiétant. La faiblesse des marchés a des conséquences sur le rendement des caisses de pension. Cela dit, cette question n’est  qu’un petit aspect d’une crise globale beaucoup plus grave.

Si bien que, selon un représentant de Swisscanto cité par La Liberté, le taux de couverture moyen des caisses serait de 99% alors que l’idéal est de 115%. Est-ce grave?
Ce chiffre n’est en soi pas significatif car la situation varie grandement d’une caisse à l’autre. J’estime toutefois qu’au cours des derniers mois, la proportion de caisses en sous-couverture a progressé d’un cinquième à un quart de l’ensemble des établissements. Conséquence: ces institutions doivent trouver de nouvelles liquidités. Puisque les marchés ne leur permettent plus d’en dégager, elles devront se tourner vers les employeurs et les employés qui leur sont affiliés. En l’état, seul le retour de l’inflation (hausse des prix, ndlr) pourrait tempérer la pression.

Le système de financement devrait être revu pour mieux coller à la réalité du marché. Que fait Berne?
Nous avons proposé d’abaisser le taux de conversion mais le peuple a rejeté l’idée en votation l’an dernier. Tout le monde s’accorde pourtant sur le  fait que c’est une nécessité: nous devrons y venir mais cela s’accompagnera de mesures de compensation. A ce niveau, il n’y a pas d’autre choix qu’une hausse des prélèvements auprès des employés et des employeurs. Des mesures très délicates dans le contexte actuel. Elles induiraient un renchérissement du coût du travail malvenu à l’heure où la hausse du franc grève la compétitivité des nombreuses entreprises exportatrices. Nous sommes entre Charybde et Scylla.

 L’Hebdo