imageLe patron de Swiss Life lance un pavé dans la mare. Bruno Pfister, 53 ans, aimerait que les Suisses cotisent cinq ans de plus pour leur 2e pilier, touchent moins de retraite et voient leur salaire diminuer avec l’âge.


Quelles sont alors vos solutions pour assurer aux cotisants une rente vieillesse décente?
Parmi les modèles à envisager, il y a celui d’une obligation de cotiser pour le deuxième pilier sur une durée de 45 ans pour tous alors qu’il est au maximum de 40 ans aujourd’hui. Cela signifie pour un col blanc qui entrerait dans la vie active à l’âge de 25 ans après ses études qu’il devrait travailler jusqu’à l’âge de 70 ans. Par contre, ceux qui font des travaux plus pénibles physiquement pourraient déjà toucher leur retraite à 63 ans, s’ils ont commencé à travailler à l’âge de 18 ans.

L’augmentation de la durée du temps de travail serait donc le remède absolu?
Il ne faut pas se concentrer uniquement sur la durée des cotisations. Il faut en fait tout un train de mesures pour atteindre les objectifs. Par exemple, il faut cesser d’inciter les employés à prendre une retraite anticipée.

Que de changements en perspective! Le nouveau conseiller fédéral Alain Berset a pourtant déclaré que le financement de la prévoyance retraite était assuré pour l’heure et qu’il n’y avait pas d’urgence…
Il y a la tentation pour les politiciens de rester impunément les bras croisés dans l’espoir que d’autres devraient s’en occuper plus tard. Ce sont des sujets impopulaires que les politiciens n’aiment pas aborder parce qu’ils ne leur ramènent pas des voix. Je crois qu’il faut avant tout s’engager dans un débat politique. Même si, comme c’est le cas très souvent en Suisse, nous nous mettons finalement d’accord sur un compromis.

Le Matin / Tages-Anzeiger