Dans une interview accordée à Emmanuel Garessus de allnews, Laurent Schlaefli, directeur de Profond et président d’inter-pension, met en évidence les inconvénients de la communication de la CHS en matière d’amélioration des prestations pour les assurés. Le fait que la CSSS-E se soit prononcée en faveur de la suppression de l’art. 46 OPP est porteur d’espoir. Par ailleurs, M. Schlaefli répond à des questions actuelles sur la situation des caisses de pension. Extraits.
L’objectif d’une telle décision n’est-il pas idéologique et ne réduit-il pas l’attrait du deuxième pilier?
Exactement. En tous les cas, avec un telle décision, beaucoup de caisses seront impactées. La question est de savoir ce que feront les autorités de surveillance régionales, car c’est eux les destinataires de cette communication. Je pourrais m’imaginer qu’une caisse de pension puisse aller jusqu’au Tribunal fédéral si une autorité devait mettre en place cette communication, qui n’est pas une directive, autre instrument que la CHS PP possède dans son arsenal.
Ce thème se situe au point de divergence entre une droite qui vise un système plus libéral et une gauche qui cherche à augmenter la rémunération. Le but de la Commission consiste à empêcher qu’une caisse de pension ne prenne des risques démesurés en termes de sous-couverture. Or cette décision n’exerce annuellement pratiquement aucun effet sur le degré de couverture. Ce serait une pire décision que de prendre davantage de risques dans l’allocation des actifs.
A qui profite une telle décision?
Les caisses de pension publiques et les fondations collectives sont touchées, mais pas les caisses de pension autonomes comme celles de Nestlé, Roche ou Novartis. On prend pour hypothèse qu’une caisse propre à l’entreprise ne puisse pas faire faillite, arguant du fait que l’entreprise la couvrirait au besoin.
Mais n’oublie-t-on pas que plusieurs entreprises ne se portent pas au mieux? Si leurs caisses de pension étaient en sous-couverture, les entreprises en difficultés auraient-elles les millions nécessaires pour les renflouer? Je refuse d’admettre qu’elles aient toutes les moyens nécessaires.
Entre-temps, Profond doit respecter les nouvelles contraintes alors que nous avons plus de 2000 entreprises partenaires qui seraient à même d’apporter les fonds nécessaires en cas de difficultés de l’une d’elles.
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