imageChristoph Ryter, directeur de la Caisse de pensions Migros, est prudent à l’égard des actions et de l’immobilier. Son institut présente un degré de couverture de 116,9%, mais il vise un taux de 119%. La priorité est accordée à l’augmentation des réserves

Christoph Ryter, 46 ans, est directeur de la Caisse de pensions Migros (CPM), l’une des plus grandes du pays et une institution très particulière qui emploie plus de 300 personnes. Après avoir envisagé une carrière dans l’enseignement, un stage auprès de Swiss Life l’amena à bifurquer vers la prévoyance. Expert en assurance de pension depuis 1994, il a d’abord travaillé dans un bureau de conseil en prévoyance, puis dirigé, de 1999 à 2009, la caisse de pension de l’ex-Alusuisse. Depuis 2007, il est président du comité de l’Association suisse des institutions de prévoyance (ASIP). Il répond aux questions du Temps sur son institution et ses projets.

Le Temps: Est-ce que la Caisse de pensions Migros est réellement la plus grande institution privée du pays?
Christoph Ryter: Elle appartient sans doute aux plus grandes en termes d’assurés (56 000 actifs et 28 000 retraités). Les deux plus grandes caisses de Suisse sont publiques: Publica et la caisse de pension des fonctionnaires du canton de Zurich. Mais en termes de fortune, celle d’UBS est plus grande. La structure entre assurés actifs et passifs paraît normale, mais créée il y a 80 ans, nous sommes une ancienne caisse de pension avec une proportion de retraités assez élevée: la moitié de la fortune appartient aux retraités.

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Que pensez-vous de la réforme Berset?
Les dernières réformes du système de prévoyance ont toutes échoué, si je pense à la 11e révision de l’AVS ou à l’abaissement du taux de conversion minimum LPP. Il est donc préférable de présenter un paquet de mesures. Mais je crains qu’il soit trop étoffé pour passer sans encombre le parlement et une votation. La priorité doit être accordée à la consolidation financière des deux piliers, un âge de la retraite à 65 ans identique pour les hommes et les femmes et un taux de conversion LPP à 6%, même s’il faut y ajouter des mesures d’accompagnement pour maintenir le niveau actuel des prestations.

Le but de la réforme n’est pas de réduire les rentes du 1er ou du 2e pilier. La baisse du taux de conversion doit être financée par une hausse des cotisations. Il n’y a pas de vol des rentes.

  Le Temps